Un voyage plein de fraicheur septentrionale,
Dans une ascension abrupte de chemins inouïs,
Vers une belle destination altitudinale,
Dans la rosée d’un inoubliable été qui vieillit.

Horizon très dégagé, observation infinie,
Les yeux vers le chaleureux brunissoir méridional,
Dos aux écumes de cumulonimbus, à la pluie,
La vue dans le vague et lumineux contour littoral.

Une pause s’impose, sous les membres très garnis,
Feuillage d’amis naturels dont l’écorce écorchée
Abrite au sein de ses veines, fourmillantes de vie;

Mignons nids troglodytiques sédentaires et forgés
Dans le vent zénithal, balayant faune et flore, qui
S’y trouvent, malgré tout, dans une expression hébétée.

Le vert des nombreux résineux, ignorant des saisons,
Se dispute aux feuilles chatoyantes et colorées,
Témoignage du temps et de l’été indien qui rompt
Les chaleurs accablantes qui n’en finissent jamais.

Les balades, plus proches de la mer, sont écourtées.
Le soleil, joueur, galope derrière l’horizon.
Le pied, d’habitude sûr, peut être mis en danger
Par le tapis de feuilles, fondation d’une autre façon;

Le sol pouvant être traitre, cagneux et épineux,
Abritant racines, pierres, trous, bogues et autres glands,
Attention donc à la châtaigne et à la chute.

Certains beaux jours persistent, rien de trop désespérant,
Profitons bien de ces changements de temps et autres
Evolutions de dame nature s’accomplissant.

L’air ne manque pas d’être mordant, il se fait très froid.
Le sommeil gagne doucement le monde du vivant.
Plus question de sorties systématiques cette fois,
Seuls de rares jours se montrent suffisamment cléments.

D’autres envies gagnent les coeurs refroidis et cherchant
A se blottir, à la recherche de chaleur, parfois
Pour fusionner, action naturelle des survivants,
Ou plus naturellement hiberner pendant des mois.

N’oublions pas cependant les autres formes de vie,
Trouvant grand bonheur dans cette hivernale dureté.
Leurs éléments quotidiens sont le froid, le vent, la pluie;

Certaines apprécient même la neige immaculée.
Leur manteau est épais, résistant aux extrêmes, y
Compris à l’inimaginable ardue réalité.

La nature chante à nouveau progressivement.
Partout où l’oeil curieux, attentif ose se jeter,
Il peut apercevoir des nouveautés très colorées.
Les fleurs apparaissent au sol, groupées, allègrement,

Les arbres en sont pleins, annonçant délicieusement,
L’arrivée de fruits divers et terriblement sucrés.

Le monde insectueux s’envole pour les butiner
Tout ce beau monde en profite, gourmand, phénix renaissant.

Vient alors, à nouveau, le temps du grand air extérieur,
Entrecoupé parfois de pluies humides et gênantes,
N’arrêtant pas le pèlerin abhorrant l’intérieur;

Bâton à la main, des envies géantes, pressantes,
De pouvoir explorer ce nouveau monde accrocheur,
De fouler les terres fertiles de façon lente.